COMMUNIQUE DE PRESSE
En ce moment de deuil national en République du Togo, au nom du Congrès du Cabinda, Organisation représentative de la volonté souveraine du peuple Cabindais, je présente mes condoléances les plus profondes à l'égard du peuple togolais, à la Sélection Nationale de Football Togolais, et aux familles de messieurs Abalo Amelete et Stanislas Ocloo, membres du staff des Éperviers, décédés suite aux événements tragiques de ce 08 Janvier 2010, au Cabinda.
Le football au niveau de la CAN, image par excellence des échanges inter-culturels en Afrique, doit être considéré à juste titre comme véhicule d'une grande expression de la dignité humaine de tous les africains. Par conséquent, s'attaquer, involontairement ou pas, aux footballeurs africains, c'est maculé la culture africaine, c'est insulter la dignité des africains, c'est s'attaquer à l'Afrique toute entière.
Par contre, la lutte du peuple Cabindais qui depuis 1975 subit l'occupation militaire de l'Angola, suite à son annexion illégale par les forces communistes du MPLA (en violation patente du droit des peuples à l'autodétermination, des Résolutions de l'Assemblée Générale des Nations Unies, des dispositions de l'OUA et son agenda de décolonisation et du traité de protectorat conclu entre le Portugal et les princes Cabindais en 1885), c'est une lutte anticolonialiste légitime; une lutte juste et noble d'un peuple opprimé et martyrisé qui aspire à l'indépendance complète, à la paix et à la sécurité.
Quoique rien ne puisse justifier les incidents de ce 08 Janvier, il est important de souligner que la lutte armée a été imposée au peuple Cabindais par l'intransigeance du gouvernement de Luanda qui continue à bafouer les droits fondamentaux de l'homme, à exécuter une politique de répression totalitaire au Cabinda et à lui nier son droit légitime à la souveraineté, faisant sourde oreille aux appels au dialogue. Face à ce panorama tragique, le peuple cabindais et tous ses combattants de la liberté, ont été contraints à prendre les armes contre l'injustice et la domination, en légitime défense, avec comme fondement juridique internationale, la Résolution 2621 de l'Assemblée Générale des Nations Unies qui réaffirme le droit inhérent des peuples colonisés de lutter, par tous les moyens nécessaires dont ils peuvent disposer, contre les puissances coloniales ou néo-coloniales.
Toutefois, le Congrès du Cabinda déplore la politisation de la CAN par le Gouvernement de Luanda. Les tragiques événements dont la sélection togolaise vient d'être victime auraient pu être évités si les autorités angolaises n'utilisaient pas cette compétition sportive, sensée être symbole de fraternité entre peuples africains, pour légitimer, ipso facto , l'assujettissement, l'occupation et l'exploitation du peuple cabindais par l'Angola. Au nom de ces intérêts machiavéliques, ils ont consentis à mettre en péril la vie des innocents, en organisant des matches dans un territoire en proie à un conflit armé toujours aussi vif depuis plus de trente ans.
Le Congrès du Cabinda lamente et condamne fermement cette attitude irresponsable, contraire à l'esprit de solidarité qui devrait caractériser le Football et les peuples africains en général. Nous croyons en effet que dorénavant, la paix au Cabinda sera la plus haute priorité de la communauté africaine et mondiale, et que la restauration de l'État du Cabinda, en accord avec les résolutions de l'ONU et les droits fondamentaux des peuples, sera l'aboutissement juste pour lequel nous allons œuvrer tous ensemble. Le Congrès du Cabinda réitère son compromis à cette solution optimale pour le conflit du Cabinda dans le strict respect des principes et normes internationaux, mais aussi et surtout de la volonté souveraine du peuple cabindais.
Pour le peuple ami et frère du Togo, j'espère que le future apporte consolation et tranquillité, de façon à mieux pouvoir poursuivre le développement de son bien-être culturel, mais aussi politique, économique et social. Je souhaite un rapide rétablissement de tous les joueurs de la sélection togolaise afin de pouvoir poursuivre leurs carrières et de continuer à faire la fierté du Togo et de l'Afrique en générale. Et en ce moment de deuil national, je ne puis terminer sans exprimer la solidarité, l'amitié et l'estime du Congrès du Cabinda et de tout le peuple cabindais.
Que Dieu bénisse l'Afrique et le Monde.
RAIMUNDO DO ROSÁRIO
Président du Congrès du Cabinda
Cabinda, le 10 Janvier 2010